mer 21/04/2021 - 10:45

Fin 2019, l'OMS en Chine signalait un premier cas de pneumonie, renommée par la suite COVID-19. Cela fait maintenant plus d’un an que s’organise, partout dans le monde, la lutte contre la COVID-19. Les campagnes de vaccination battent leur plein, en Suisse comme ailleurs, afin de protéger les populations et retrouver un semblant de quotidien. La COVID-19 ne connaissant ni frontières, ni nationalités, il est donc primordial que les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides ne soient pas exclus de ces efforts de vaccination. On ne peut garantir la santé publique à une échelle nationale ou régionale que si toute la population est comprise dans les programmes de vaccination.

Tout d’abord, les bonnes nouvelles : une vingtaine de pays ont déjà commencé à vacciner les réfugiés au même titre que leurs citoyens. La Jordanie et le Rwanda par exemple, comptant tous deux un nombre important de réfugiés sur leur territoire, ont dès le départ rendu l’accès aux vaccins indépendant du statut légal. Ils ont plus récemment été suivi par la Serbie et le Népal. C’est dans ce dernier pays que résident près de 20'000 réfugiés, en grande partie des Bhoutanais arrivés au début des années 1990. 

Le risque de contracter la COVID-19 est le même pour tous. Peu importe que vous soyez un réfugié ou non,

a déclaré Shrawan Kumar Timilsina, le chef du district de Jhapa, dans l’est du Népal, où se trouvent les deux camps de réfugiés du pays.

Protéger la vie de toutes les personnes est notre priorité.
Rwanda : réfugiés et demandeurs d'asile reçoivent leurs premières doses de vaccin. © Plaisir Muzogeye
Rwanda : réfugiés et demandeurs d'asile reçoivent leurs premières doses de vaccin. © Plaisir Muzogeye

La Serbie, pays qui accueille aujourd’hui près de 5'000 réfugiés et demandeurs d’asile, a approuvé leur inclusion dans le plan national de vaccination adopté en janvier 2021. Depuis début mars, ils sont près de 400 réfugiés à avoir reçu au moins une dose du vaccin.

Nous sommes reconnaissants envers l’État serbe de nous traiter sur un pied d’égalité avec ses citoyens et de nous avoir permis de recevoir le vaccin

a déclaré Mohammad, pâtissier et demandeur d’asile originaire d’Afghanistan, déterminé à se construire une nouvelle vie en Serbie.

Nous espérons que tout le monde se fera vacciner, car nous ne pourrons vaincre le virus que si nous sommes unis et vaccinés

a-t-il ajouté, après avoir reçu une première dose de vaccin au centre d’asile de Krnjača.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est encouragé par le fait que 153 Etats ont déjà adopté des stratégies de vaccination qui incluent les réfugiés. Toutefois, dans de nombreuses régions à travers le monde, la vaccination est confrontée à de vastes défis, notamment du fait de l’inégalité en termes de disponibilité des vaccins et de capacité des systèmes de santé.

Les déséquilibres flagrants observés dans le partage des vaccins entre les États sont contre-productifs et dépourvus de perspective à long terme. Une approche du type ‘mon pays d’abord’ ne peut tout simplement pas fonctionner face à une pandémie qui ignore les frontières,

a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

En effet, environ 85% des réfugiés dans le monde sont accueillis dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui sont confrontés à des difficultés financières et à des systèmes de santé fragiles. Ces nations, qui accueillent généreusement la majorité des réfugiés, ont besoin d’un soutien accru pour répondre aux besoins sanitaires urgents de leurs ressortissants et des réfugiés, notamment en matière de vaccination contre le Covid-19. 

La crise du Covid-19 requiert une solidarité mondiale sans précédent, c’est tous ensemble que nous arriverons à la maîtriser. Sans oublier personne.