En Ethiopie, au Kenya et en Somalie, la population est en proie a l’une des pires sécheresses en 40 ans. 18,4 millions de personnes sont au bord de la famine. Un nouveau défi pour les personnes déjà forcées de fuir dans la région.
À l'exception de ces trois-là, toutes mes autres vaches sont mortes
déclare Abdullahi Gedi, un éleveur de 55 ans déplacé à Mara-gaajo en montrant le bétail décharné à côté de lui. Il a quitté son village, Kabtinag, à l’est de la région éthiopienne de Somali, faute d’eau et de nourriture pour les animaux.
J'avais aussi 445 chèvres et moutons, mais maintenant je n'en ai plus que 190 car les autres sont morts.
Au traumatisme du déplacement forcé, la région est maintenant frappée par une insécurité alimentaire rampante, et les populations vulnérables sont particulièrement touchées. En effet, au Kenya, en Somalie et en Ethiopie, ce ne sont pas moins de 7,1 millions d’enfants qui souffrent déjà de malnutrition.
En Ethiopie, les conditions climatiques de ces dernières années sont devenues alarmantes : 4 saisons de faibles pluies consécutives ne parviennent plus à subvenir aux besoins en nourriture aussi bien du bétail que des personnes dans la région.
Nous n'avons jamais vu une sécheresse comme celle-ci, elle a affecté tout le monde. Nous l'avons appelée « la jamais vue ». Presque tous les villageois sont partis.
déclare Ardo, qui a marché près de 260 kilomètres depuis son village Kabtinag jusqu’à Kebribeyah, proche de la capitale régionale Jijiga.
A cela s’ajoute une escalade drastique des prix des denrées alimentaires mondiales, l’une des conséquences principales de la guerre en Ukraine. Or, de nombreux pays africains, tel l’Ethiopie, la Somalie et le Kenya, dépendent grandement de ces imports.
Le HCR met en place des abris, et un ravitaillement en aide alimentaire et en eau pour venir en aide aux déplacés internes et réfugiés de la région face à cette situation critique. Néanmoins, les besoins ne cessent d’augmenter :
L'aide que nous avons pu fournir est bien en deçà de ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins de survie des personnes touchées. Avec les autorités et les partenaires, nous continuerons à faire en sorte que les personnes déplacées disposent d'eau, d'abris et d'articles de secours de base et à assurer le transport de ceux qui choisissent de rentrer chez eux avec leur bétail.
explique Abdullahi Sheik Barrie, associé de terrain au bureau du HCR à Jijiga. Ce sont près de 42 millions de francs suisses qui sont nécessaires pour répondre d’urgence à une situation qui risque de se transformer en famine généralisée dans la région si rien n’est fait.
Le HCR surveille de près l’évolution de la situation, et des mises à jour opérationnelles sont disponibles sur ce portail.