Chaque année, la période hivernale est un enjeu de taille pour les personnes déracinées. Redoutées, les baisses de températures mettent à rude épreuve les conditions de vie déjà précaires de ces populations.
Au travers de l’histoire de Mohammad et de sa famille, nous vous donnons un aperçu de la vie des familles déplacées pendant les mois d’hiver. Une histoire qui concerne aujourd’hui près de 3,8 millions de personnes entre la Syrie, l’Irak, la Jordanie, le Liban et l’Egypte qui ont besoin d'une aide substantielle afin de les aider à préparer cette difficile période.
À l’aube du mois de décembre, l’histoire semble se répéter, inlassablement d’année en année. Comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Um Bassam et son mari Mohammad « Nous avons beaucoup de besoins en hiver. Qu'allons-nous faire ? », nous questionne Mohammad.
C’est en 2013, en plein conflit syrien, que la famille a été contrainte de fuir le pays, en abandonnant tout derrière elle. Arrivés en Jordanie, Mohammad et Um Bassam, accompagnés d’un de leurs enfants et de plusieurs petits-enfants, trouvent refuge dans un immeuble délabré. Ce sera cette année le 7ème hiver qu’ils passeront sous ce toit de fortune, le 7ème hiver qu’ils auront à endurer. Difficile de faire face, durant de longues semaines, à des températures pouvant descendre très rapidement pendant la nuit et à des pluies ajoutant à la sensation de froid durant la journée.
Um Bassam et son mari, comme tant d’autres, font leur maximum pour protéger les plus vulnérables durant cette période :
"L'hiver est très dur pour nous. Nous essayons de nous débrouiller ici et là. J'ai un enfant et des petits enfant desquels je m'occupe, c'est difficile. Je m'inquiète toujours pour eux. Et je voudrais qu’ils puissent rester au chaud."
Dans un contexte marqué par la pandémie, l’arrivée de l’hiver est encore plus redoutée cette année, comme l’explique Rasha Bartarseh, une collègue chargée des allocations de cash en Jordanie :
"Cette année, en raison de la pandémie du Covid-19, de nombreuses familles sont extrêmement vulnérables. Les hivers sont très froids ici et de nombreux réfugiés logent dans un abri de fortune très mal isolé. Sans aide financière, ils auront du mal à passer les prochains mois d’hiver."
Près de quatre millions de personnes comme Mohammad et Um Bassam ont besoin de couvertures, de vêtements, de nourriture et de moyens de se chauffer cet hiver.