L’histoire se répète, cruellement. Le 14 août dernier, un séisme de magnitude 7.2 a frappé l’île d’Haïti. Des immeubles entiers se sont écroulés, et on recense aujourd’hui plus de 2’250 morts et des dizaines de milliers de blessés. Cette nouvelle catastrophe rappelle le traumatisme de 2010 où 250 000 personnes avaient été tuées par un séisme, et s’ajoute aux nombreux défis auxquels l’île faisait déjà face : une insécurité grandissante, l’épidémie de la COVID-19, et une crise alimentaire et économique profonde.
11 ans après, un autre séisme dévastateur
En 2010, un tremblement de terre meurtrier près de Port-au-Prince coûta la vie à près de 250'000 personnes. Ce désastre a plongé le pays dans une crise à la fois sociale et économique sans précédents. Le 14 août, les habitants de cette île des Caraïbes ont vu ce terrible cauchemar se répéter une nouvelle fois : des milliers d’entre eux ont perdu des proches, d’autres se retrouvent sans toit. Le pays refait face à une crise de grande ampleur, et la crainte de voir la situation humanitaire se détériorer toujours plus est omniprésente.
Ce nouveau séisme rouvre des plaies à peine refermées depuis 2010. La crise socio-politique aiguë vécue par les Haïtiens à la suite de cette catastrophe a eu un impact sur la pauvreté, désormais endémique, et la récente crise de la COVID-19 a encore empiré la situation. Avec ce nouveau séisme, la situation sanitaire est devenue alarmante, et la malnutrition gagne rapidement du terrain. Sur l’île, les moyens manquent cruellement pour venir en aide aux personnes ayant tout perdu, et le nombre de déplacés risque d’augmenter, une partie de la population toujours plus grande étant exposée à ces menaces.
Une réponse humanitaire urgente
4,4 millions d’haïtiens font aujourd’hui face à une insécurité alimentaire aigüe, soit près de 40% de la population totale, et parmi les infrastructures les plus sévèrement touchées par le séisme, on compte 4 hôpitaux ainsi que des centaines de citernes d’eau potable. La destruction de ces infrastructures cruciales et la situation sanitaire due à la pandémie de la COVID-19 risquent de surcharger les centres de soins, rendant l’accès à une aide médicale toujours plus difficile.
Plus de 200 écoles ont également été détruites, privant des milliers d’enfants et d’adolescents d’un accès à l’éducation. Dans un pays dans lequel les opportunités étaient déjà rares, les gangs violents qui sévissent sur l’île profitent de la vulnérabilité d’une jeunesse privée d’éducation pour agrandir leurs rangs.
La situation déjà compliquée à laquelle s’ajoute ce récent séisme inquiète, et la population haïtienne est la première à en payer le prix. Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, ainsi que ses partenaires locaux sont sur place pour prêter assistance aux personnes qui ont tout perdu dans le séisme. Les moyens pour venir en aide aux plus vulnérables manquent cruellement, et des fonds supplémentaires urgents sont nécessaires pour soutenir l’effort humanitaire en cours.
Photo: © Reuters