Le nombre de personnes ayant dû fuir les conflits, la violence et les persécutions dans le monde a encore augmenté : En mai 2024, ils étaient 120 millions, soit près de 10 % de plus qu'il y a un an. C'est ce qu'annonce l'organisation des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, dans son Global Trends Report 2023. C'est la douzième année consécutive que le nombre de personnes déplacées augmente. 120 millions - c'est plus que les populations de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Suisse et des Pays-Bas réunies.
Le conflit dévastateur au Soudan est principalement responsable de cette hausse : depuis avril 2023, plus de 7,1 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur de leur pays et 1,9 million d'autres ont fui au-delà des frontières du Soudan. En République démocratique du Congo et au Myanmar, des millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays l'année dernière en raison de violents combats. L'Afghanistan compte 10,9 millions de personnes déracinées, dont un peu plus de 6,4 millions se sont réfugiées à l'étranger, constituant ainsi le plus grand groupe de réfugiés à l'étranger. En Ukraine, 9,7 millions de personnes ont dû quitter leur foyer depuis le début de la guerre, et plus des deux tiers ont dû franchir la frontière.
L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) estime qu'à la fin de l'année dernière, jusqu'à 1,7 million de personnes (75 % de la population), avaient été déplacées par le conflit dans la bande de Gaza, la plupart à de nombreuses reprises.
La plus grande crise de déplacement au monde reste la Syrie, avec 13,8 millions de personnes déplacées à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Dans le monde, la plupart des personnes forcées de fuir restent dans leur propre pays – 68 % au total. Celles qui se réfugient à l’étranger trouvent pour la plupart asile dans des pays voisins, souvent à faibles revenus ou à revenus intermédiaires, comme l'Iran, le Bangladesh ou le Pakistan. C'est un grand défi pour ces pays, d’autant plus accentué par le changement climatique. En effet, de nombreuses régions marquées par les conflits, la faim, la pauvreté et la mauvaise gouvernance sont également exposées à des risques climatiques élevés. Si l'eau potable devient rare ou si la sécheresse détruit de plus en plus de récoltes, cela pourrait déclencher de nouveaux mouvements de déplacements, indique le rapport.
Le Global Trends Report 2023 met également en évidence quelques évolutions positives : dans le monde entier, plus de cinq millions de déplacés internes et un million de réfugiés ont pu rentrer chez eux l'année dernière. La réinstallation durable de réfugiés particulièrement vulnérables a également profité à un plus grand nombre de personnes en 2023, près de 160 000 au total. "Une importante lueur d'espoir," a déclaré Grandi. "Les réfugiés - et les sociétés qui les accueillent - ont besoin de solidarité et de soutien. Ils peuvent apporter une contribution à la société et le font dès qu’on leur en donne l’opportunité."
Les réfugiés qui ont peu de chances de retourner rapidement dans leur pays d'origine placent leurs espoirs avant tout dans les États-Unis, qui ont enregistré l'année dernière le plus grand nombre de demandes d'asile, avec 1,2 million au total, suivis par l'Allemagne avec 330 000 demandes.
Le HCR continue de s'engager sans relâche pour que ces 120 millions de personnes forcées de fuir dans le monde reçoivent un soutien, un toit, des soins médicaux et psychologiques, ainsi qu'une assistance juridique. Vous pouvez contribuer à ce que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés puisse remplir sa mission en nous faisant un don.
Un grand merci pour votre solidarité !