Les Engagés : FLAG21

FLAG21 est une association à but non-lucratif qui vise à faciliter l’intégration de personnes issues de l’asile et de la migration à Genève à travers des activités sportives. On organise des entraînements de course à pied tous les samedis matin au Parc des Eaux-Vives, été comme hiver, avec un encadrement effectué par des coachs sportifs passionnés par le sport et la course, eux-mêmes issus de l’asile. Ces entraînements sont ouverts à tout le monde et nous avons de nombreux locaux qui viennent s’entraîner aussi. Le but étant de favoriser la mixité à Genève et la cohésion sociale en général.

Notre activité phare sont les entraînements du samedi, qui regroupent plusieurs niveaux de course à pied, de la marche et du yoga. L’un de nos coachs s’occupe aussi d’un groupe d’enfants avec lesquels il fait des jeux sportifs en plein air, donnant aux parents l’occasion de se concentrer pleinement sur leur entraînement.

Depuis l’année passée nous avons ajouté un groupe de marche pour ceux qui sont moins sportifs ou qui ne peuvent ou ne veulent pas courir, ainsi que deux cours de yoga, un ouvert à tout le monde et un autre uniquement pour les femmes. Nous partageons après les entraînements une petite collation, et en été quand il fait beau, les gens apportent des choses à manger pour faire des grands pique-niques. Ce sont des moments d’échange et de rencontre privilégiés. Le but étant aussi de permettre aux personnes issues de l’asile et de la migration de créer des liens avec les locaux qui est une étape importante dans leur processus d’intégration. Il y a des amitiés qui se créent et il y a beaucoup de solidarité et d’entraide entre les membres. Parfois il s’agit de distributions d’habits et d’équipement de sport, d’autres fois d'aide avec des dossiers de candidature, de l’appui scolaire ou encore des tâches administratives.

Un autre projet que nous avons créé s’appelle « Run for Work ». Il s’agit de bénévolat sportif. Parmi nos membres issus de la migration et de l’asile, FLAG21 recrute des bénévoles pour encadrer ou aider lors de manifestations sportives comme les courses populaires. En effet, les organisateurs de ces dernières travaillent beaucoup avec des bénévoles pour par exemple monter l’infrastructure, signaler le parcours ou le ravitaillement. Nous faisons le lien entre les organisateurs et nos membres qui sont à la recherche d’une première expérience professionnelle en Suisse. Cela leur permet de pratiquer le français et de vivre une première expérience de travail qui leur permet ensuite d’obtenir un certificat de bénévolat. Nous prévoyons aussi des petits ateliers visant à transformer ces expériences en véritables compétences professionnelles, et ainsi les formaliser dans des dossiers de candidatures. 

En plus, nous participons avec nos membres à des courses populaires en facilitant leur inscription, comme pour la Antigel Run. Cela aide à renforcer l’esprit d’équipe et nous permet de nous rendre visibles, avec un stand d’informations lors de ces courses pour sensibiliser la population.

Le sport est un excellent vecteur de rencontres et d’intégration sociale. Il aide à transcender les différences, permettant ainsi à des personnes d’origines et d’horizons très différents de partager un moment, et de pratiquer une activité ensemble au-delà des barrières de langue et de culture. Les réfugiés et les migrants sont confrontés à de nombreuses difficultés dans leur quotidien quand ils arrivent dans une société d’accueil qu’ils ne connaissent pas. Le sport peut faciliter l’intégration dans leur nouveau milieu. De plus, le sport est bon pour la santé : quand on bouge on se sent bien dans son corps et dans sa tête. Sans oublier que le sport permet d’évacuer le stress et quand on est dans une situation de vulnérabilité, c’est un aspect d’autant plus important.

Personnellement je m’engage dans cette organisation parce que je me considère privilégiée d’être née dans un pays riche où il n’y a pas de guerre et où nous avons toutes les ressources nécessaires pour vivre, comme de l’eau potable. Ici, j’ai de nombreuses possibilités et je peux suivre par exemple la formation que je veux, faire le travail que je veux, vivre avec qui je veux, être en couple ou pas, me marier ou pas, avoir des enfants ou pas. Mon passeport me permet de voyager où je veux, c’est une chance énorme et je suis consciente qu’il y a plein de monde qui ne possède pas cette chance. Je trouve donc normal que ceux qui ont plus donnent à ceux qui ont moins, en les aidant notamment dans leur vie quotidienne. Ces inégalités m’ont toujours touchée et je ne peux pas m’imaginer une vie sans m’engager au moins un peu. 

J’avais commencé comme bénévole pour les cours de yoga au printemps 2021 et depuis janvier 2022 je remplace la coordinatrice du programme qui est en congé maternité.

Fin janvier, j’étais malade et j’ai informé le groupe que je ne pouvais pas donner le cours du weekend. Spontanément, une fille qui n’est en Suisse que depuis quelques mois et qui ne parle pas encore très bien le français m’a préparé un repas et me l’a ramené à la maison après son cours de français, le soir. Cette gentillesse m’a énormément touché.

En général, l’ambiance est géniale. Les gens sont tellement dans la bienveillance. Je suis souvent sur place très tôt les samedis matin pour donner le premier cours de yoga à 9h30. Surtout en hiver, ce n’est pas toujours évident de se lever tôt le samedi pour sortir au froid et animer un cours. Mais une fois sur place, même s’il fait -2°, les gens sont bien motivés et avec le sourire, en train de t’attendre pour ton cours. Cela me met tout de suite de bonne humeur, et on ne peut qu’être motivé. C’est une énergie positive qui t’accompagne toute la journée.

Pour le futur proche nous avons prévus surtout des activités un peu plus douces. On a déjà rajouté la marche et le yoga à notre programme, et on aimerait s’orienter plus vers la santé et moins vers la performance sportive, pour pouvoir accueillir des personnes qui ne sont pas forcément sportives et les motiver à bouger dehors. On aimerait organiser des petites sorties à Genève pour connaître les différents quartiers, et des randonnées dans la nature aux environs de Genève. Un autre projet que l’on souhaiterait aussi réaliser est un camp de deux jours en montagne avec nos membres locaux et les personnes issues de l’asile et de la migration, un camp d’intégration, et de proposer lors de ces séjours des randonnées et des activités pour les enfants.  

Nous souhaitons également proposer un cours de formation pour devenir professeur de yoga pour les femmes migrantes. Nous avons des gens issus de l’asile pour toutes nos activités sauf pour le yoga, et ce serait sympa de pouvoir motiver une jeune femme à se lancer là-dedans. Aussi, nous aimerions proposer cette année plus d’ateliers dédiés au bénévolat sportif pour aider l’insertion professionnelle de nos membres. Nous ne manquons pas d’idées et nous verrons ce que nous pouvons réaliser avec notre petite équipe.

Les gens nous disent souvent que les coachs sont toujours très motivés et que FLAG21, c’est comme une famille. Les entraînements donnent de la responsabilité aux coaches et on les accompagne dans une professionnalisation (ex. formations dans les domaines du sport et de la santé) et pour eux, c’est un bon apprentissage. Les liens de solidarité développés grâce à la participation active à nos entraînements ont débouché sur de belles opportunités pour certains, notamment un apprentissage, la participation à Horizon académique et autre. 

On voit aussi le progrès au niveau du français de nos membres. Il y a par exemple un membre qui nous a rejoint l’été passé et qui ne parlait pas du tout le français. Ce n’était que l’anglais ou avec les mains que l’on pouvait communiquer avec lui. Et maintenant, il se débrouille beaucoup mieux en français. Les gens sont vraiment motivés et viennent en été comme en hiver. Parfois je suis vraiment étonné de voir que même par temps de grand froid, les personnes sont toujours là et sont contentes d’échanger entre elles. Beaucoup de membres ont pu trouver des amis et à travers FLAG21 ont pu se connecter avec d’autres associations et d’autres possibilités de bénévolat. Pour nos pique-niques, nous invitons aussi d’autres associations actives dans l’intégration, la migration, le sport ou la santé pour présenter leurs activités, comme par exemple Genèveroule. Ceci permet à nos membres d’entrer en contact aussi avec d’autres structures.

À Genève il y a beaucoup de possibilités de s’engager dans ce domaine et de faire du bénévolat. Le site Serve the City recrute des bénévoles pour des associations qui en cherchent pour leurs activités. C’est là que j’ai trouvé par exemple des missions de bénévolat pour la distribution de nourriture aux sans-abris, ou le tri de dons de vêtements. Ce sont des choses que tout le monde peut faire sans qualifications spécifiques. Ils sont très flexibles par rapport aux disponibilités et ce sont généralement des activités qui se font ponctuellement. Ceci peut être un bon point de départ. Mais après, je pense que pour une association comme la nôtre, un engagement à long terme et régulier est plus fructueux et apporte plus aussi en retour au bénévole. Pour finir, cela dépend aussi de ce que la personne a envie de donner, soit d’être en contact avec des gens ou plutôt d’accomplir des tâches administratives.  

Chez FLAG21 nous serions ravis par exemple de pouvoir compter sur un coup de main sur le plan administratif ou pour tenir un stand lors d’une course. Nous sommes toujours ouverts à recevoir quelqu’un souhaitant faire un atelier dans une discipline spécifique, ou si quelqu’un connaît bien les environs de Genève et souhaite proposer des randonnées facilement accessibles.