En Suisse, beaucoup d'entre nous subissent les conséquences de la forte hausse du coût des produits de base comme le carburant et la nourriture. Imaginez-vous maintenant dans la même situation, mais en étant sur la route pour fuir la guerre ou en vivant dans une tente sans isolation dans le désert. Malheureusement, c'est la triste réalité pour des millions de réfugiés et de familles déplacées qui doivent affronter l'hiver.
L'histoire d'Om Saker est un témoignage des défis que l'hiver impose aux personnes contraintes de fuir, mais aussi un exemple de la façon dont chacun peut faire la différence et aider des familles comme la sienne à braver le froid.
Une mère de trois enfants qui lutte seule pour garder ses enfants au chaud
Om Saker a fui sa maison à Hatra - Irak de 2015 à 2019, échappant à la guerre et aux persécutions. Après avoir réussi à finalement retourner dans sa ville natale suite à plusieurs déplacements à l'intérieur du pays avec ses enfants, et avoir vécu dans des camps pendant trois ans, elle est considérée comme rapatriée.
Après la disparition de son mari en 2017, elle se retrouve désormais à subvenir seule aux besoins de ses trois enfants : Hiba, Nada et Saker. En raison des déplacements répétés et des heures interminables passées sur la route, elle a tragiquement perdu sa fille de 6 mois, Sada. La famille vit désormais dans une petite tente dressée à côté de la petite maison du beau-père de Om Saker à Hatra, car son ancienne maison a été entièrement détruite par le conflit.
Bien qu'elle soit parvenue à rentrer, la famille est confrontée à des conditions difficiles chaque hiver. Om Saker explique :
"Nous ne mangeons que du pain. Parfois, je reçois une aide et je prépare le déjeuner et le dîner pour mes enfants. Sinon, nous n'avons rien... L'hiver nous affecte terriblement. Parfois, je vais chez ma sœur. Parfois, je reste ici, et l'eau de pluie s'infiltre à l'intérieur... Chaque année, j'espère avoir un peu de répit, mais je suis toujours dans la même situation. Je n'ai pas de salaire, pas d'argent, je n'ai rien... ".
Cette mère seule a commencé à recevoir l'aide financière pour l'hiver du HCR, qui est fournie aux familles déplacées et rapatriées les plus vulnérables en Irak. Elle se souvient avec joie du moment où elle a reçu un message du HCR l'en informant :
"Je me suis sentie si heureuse que je n'ai pas pu dormir. J'ai reçu 1 440 000 dinars irakiens (100 CHF). Je n'arrivais pas à y croire... Cela a couvert mes besoins pendant 3-4 mois. Je me sentais à l'aise et je n'avais pas besoin de demander quoi que ce soit à qui que ce soit."
Grâce à cette aide, Om Saker a pu payer un grand nombre de ses dettes et se procurer enfin des vêtements chauds et de nombreux autres produits de première nécessité. Elle a pu acheter de la nourriture et préparer de délicieux repas pour ses enfants.
Elle déclare :
"Si nous n'avions pas reçu cette aide, nous aurions pu mourir de faim".
Om Saker se sent reconnaissante malgré les conditions difficiles auxquelles elle est confrontée, et elle trouve du réconfort auprès de ses enfants :
"Sans eux, je n'aurais pas été capable de supporter les difficultés. Ils me réconfortent jusqu'à ce que tout soit réglé... Je prie pour que Dieu nous apporte un peu de réconfort et que leur père revienne. C'est tout ce pour quoi je prie".
De nombreuses familles déplacées de force en Irak se retrouvent chaque hiver dans des situations similaires. Comme Om Saker et ses enfants, certaines d'entre elles peuvent à peine couvrir leurs besoins essentiels tels que la nourriture et des vêtements d'hiver appropriés, ce qui les oblige parfois même à marcher dans la neige en sandales. Leurs conditions précaires augmentent les risques de développer de graves problèmes de santé, ce qui réduirait davantage leurs maigres économies. Ces personnes ont désespérément besoin d'un soutien financier supplémentaire afin de surmonter le froid hivernal.