La région du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de déplacements depuis de nombreuses années. En effet, 2 millions de personnes y sont actuellement déplacées en raison des conflits et de l’insécurité, causés principalement par des groupes armés. Depuis le début de l'année 2021 seulement, 450'000 personnes ont été forcées de fuir. La récente éruption du volcan Nyiragongo n'a fait qu'empirer une situation déjà critique, forçant des populations vulnérables à prendre la fuite.
Ainsi, l’un des volcans les plus actifs au monde, est entré en éruption le 22 mai, et ceci pour la première fois depuis 2002. Des coulées de lave ont brûlé des zones énormes, et englouti des villages entiers sur leur passage. En une seule journée, près de 6000 personnes ont dû quitter leurs maisons précipitamment afin de sauver leur vie, et plus de 30 personnes sont décédées.
Depuis la première éruption, l’activité sismique s'est intensifiée avec près de 1000 tremblements de terre qui ont secoué la région. Bien que la plupart aient été de faible ampleur, certains tremblements plus conséquents ont détruit des bâtiments. La capitale de la région du Nord-Kivu, Goma, étant construite au pied du volcan et au milieu d'une faille instable, l’activité du volcan inquiètent les autorités et les habitants de la ville, notamment à cause des redoutées coulées de lave souterraines.
La menace d’une nouvelle éruption, et les tremblements qui ne semblent pas s'arrêter ont provoqué l’évacuation de 8 zones de la ville dans laquelle se trouvent déjà une partie importante des déplacés internes de toute cette région de la RDC. Ainsi, ce sont plus de 200’000 personnes qui ont pris la fuite suite à l’ordre d’évacuation déclaré le 28 mai.
De nombreuses familles sont parties, et les écoles, églises, et hôpitaux des régions avoisinantes sont débordés. Un grand nombre de personnes déplacées a aussi trouvé refuge chez des habitants ayant heureusement ouvert leurs portes à ceux qui, souvent, fuient en emportant uniquement l’essentiel avec eux. D'autres encore, ont traversé la frontière et trouvé refuge au Rwanda.
Autre menace, l’afflux important de personnes déplacées augmente fortement les risques d’une nouvelle épidémie de choléra, c'est notamment le cas dans la ville de Sake, où les cas se sont multipliés dernièrement. Les coulées de lave ont également bloqué de nombreuses routes, rendant l’accès à certaines zones dans lesquelles vivent des déplacés compliqué. La situation est critique, et c'est la raison pour laquelle le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires sur le terrain travaillent sans relâche pour subvenir aux besoins d’abris, de matériel hygiénique, de cuisine et de soutien médical et psychologique, besoins qui ne cessent d'augmenter.
Depuis de nombreuses années, la situation en RDC demeure l'une crises dont la réponse est parmi la plus sous-financée, alors même que les besoins, eux, ne font qu’augmenter. Le HCR s’efforce d’apporter une aide essentielle aux déplacés congolais, et votre soutien est essentiel pour mener à bien cette mission.