mar 25/03/2025 - 14:00

À l'approche de l'Aïd al-Fitr, des millions de réfugiés du monde entier célèbrent cette fête malgré les immenses difficultés qu'ils rencontrent. Mais comment ceux qui sont forcés de fuir maintiennent-ils leurs précieuses traditions du ramadan loin de chez eux ?  Découvrez comment des familles trouvent leur force dans la foi et les traditions — et comment vous pouvez les soutenir.

Qu'est-ce que le Ramadan et comment est-il célébré par les réfugiés ?

Le Ramadan est le mois le plus sacré du calendrier islamique, marqué par le jeûne, la prière et la réflexion spirituelle. Pour les musulmans du monde entier, c'est un moment de renouveau et de connexion, semblable à la façon dont Noël est synonyme de convivialité et de générosité en Suisse.

Le Ramadan n'est pas seulement une période de dévotion personnelle, mais aussi de renforcement d’esprit de communauté. Chaque soir, après le coucher du soleil, familles et amis se réunissent pour partager l'iftar, le repas qui met fin au jeûne quotidien. La générosité occupe un rôle central, qu’il s’agisse d’offrir de la nourriture à un voisin ou d’aider ceux qui en ont besoin à travers des dons. Pour ceux qui ont dû fuir leur foyer, le Ramadan reste une source de réconfort et de force. Même en exil, les communautés trouvent des moyens de s'entraider, partageant le peu qu'elles ont et se soutenant avec bienveillance.

« Nos traditions sont magnifiques. Si je rencontre quelqu'un pendant le Ramadan, bien sûr que je l'inviterai à l'iftar. » 

confie Mahmoud, un réfugié syrien ayant fui au Liban avec sa femme Saqra.

Dans le camp de réfugiés de Zaatari, le traditionnel jus de Tamarin se vend partout durant le Ramadan. ©UNHCR/Shawkat Alharfoush
Dans le camp de réfugiés de Zaatari, le traditionnel jus de Tamarin se vend partout durant le Ramadan. ©UNHCR/Shawkat Alharfoush

La grave crise économique du Liban rend la survie encore plus difficile pour les personnes réfugiées. Plus de 90 % d'entre elles vivent aujourd’hui dans une pauvreté extrême. Pourtant, Mahmoud et Saqra continuent de faire le Ramadan avec une résilience inébranlable. Chaque soir, ils rompent le jeûne en partageant un repas modeste avec leurs voisins, qui, comme eux, font face à des conditions de vie difficiles.

« Nous mangeons ce que Dieu nous donne. Si nous avons des tomates et des oignons, nous Lui rendons grâce. L'aide du HCR nous permet de garder notre dignité. »

Bien que la foi et la tradition apportent du réconfort, la faim et la pauvreté restent des défis majeurs pour de nombreuses communautés déplacées pendant le Ramadan. 

+90 %
de la population vit sous le seuil de pauvreté en Syrie.
+21
millions de personnes dépendent de l'aide humanitaire au Yémen.
26
millions de personnes sont confrontées à la faim et à la famine au Soudan.
>900’000
réfugiés rohingyas vivent dans des conditions inimaginables au Bangladesh.

Qu'est-ce que la Zakat ?

Pendant le Ramadan, les musulmans sont encouragés à faire preuve de générosité et à multiplier leurs actes de charité. Ces actions peuvent prendre diverses formes : offrir un repas d'iftar à celles et ceux dans le besoin, donner des vêtements ou encore soutenir les personnes réfugiées et déplacées en difficulté.

L'une des expressions de générosité les plus importantes pendant le Ramadan est la Zakat, un don obligatoire pour ceux qui en ont les moyens. Plus qu'un simple acte de charité, la Zakat est un pilier fondamental de l'Islam qui vise à réduire les inégalités, à l’image de la manière dont de nombreuses personnes en Suisse contribuent à des causes sociales par des dons et des actions humanitaires. Pour les musulmans déplacés à travers le monde, faire le ramadan signifie souvent faire face à la faim et à l'incertitude. Pourtant, grâce à des actes de bonté — tels que le partage de repas, des prières communautaires et des aides caritatives — ils trouvent des moments de réconfort, même dans des conditions difficiles. 

Comme 21 millions de personnes au Yémen, Balqees et sa famille dépendent fortement de l'aide humanitaire. © UNHCR/Dotnotion

« Parfois, je gagne assez pour nourrir mes enfants. D’autres jours, je pleure car je n’ai rien à leur donner. Sans la Zakat, nous ne pourrions pas nous nourrir en ces temps difficiles, » 

explique Balqees qui a été contrainte de fuir son foyer et qui dépend aujourd’hui de l’aide humanitaire pour survivre, comme 21 millions d'autres personnes au Yémen. 

Comment le HCR aide-t-il les réfugiés pendant le Ramadan ?

Après des années de conflits, des familles comme celle de Balqees luttent pour conserver leur dignité — particulièrement durant le Ramadan, où les défis liés au déplacement sont encore plus marqués. Malgré ce contexte difficile, le HCR continue d’apporter un soutien vital aux familles déplacées au Yémen et ailleurs.

Le Fonds Zakat pour les réfugiés du HCR permet aux personnes réfugiées et déplacées internes dans des pays avec un proportion significative de musulmans non seulement d’observer leur jeûne, mais aussi de le rompre avec dignité. En 2023, plus de 1,1 million de personnes dans 20 pays, du Liban au Bangladesh, ont reçu une aide d'urgence en nature ou en espèces grâce à ce fonds. Depuis sa création en 2017, il a aidé environ 6 millions de personnes forcées de fuir, leur offrant un soutien essentiel et leur permettant de garder espoir pour un avenir meilleur.

« C’est dans ces moments difficiles que nous devons nous rappeler de la force d’une communauté solidaire. Que l’écho de ce Ramadan résonne plus fort que le désespoir qui tente d’éteindre l’espoir. » 

Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

Partout dans le monde, les crises humanitaires s’intensifient, et pour d'innombrables familles déplacées, ce Ramadan sera le plus difficile qu’elles aient connu. En Suisse et ailleurs, de nombreuses personnes participent aux efforts de solidarité durant le Ramadan et au-delà, soutenant les personnes forcées de fuir grâce aux actions du HCR.

Ensemble, nous pouvons faire une différence dans la vie des familles réfugiées.

Faire un don