À l’occasion du 1er août, la fête nationale suisse, Switzerland for UNHCR met en lumière l’histoire d’un homme dont le parcours incarne l’espoir, l’engagement et le vivre-ensemble. Jawad, réfugié afghan de 34 ans, a trouvé en Suisse bien plus qu’un pays d’accueil : un nouveau foyer. Depuis son arrivée en 2021, Jawad crée des liens entre les habitants de Genève et les résidents de son foyer d’accueil à travers une activité simple, mais rassembleuse : le volleyball. Une rencontre avec un homme qui, à force de sourires, de bénévolat et de balles échangées, fait tomber les murs et construit des ponts.
De l’Iran à Genève, un long chemin vers la sécurité
Jawad est né en Iran, de parents afghans ayant fui la guerre. « Je n’ai jamais eu de passeport. C’était compliqué pour pouvoir travailler, obtenir un permis de conduire ou simplement ouvrir un compte bancaire », explique-t-il. En 2019, il décide de quitter l’Iran malgré les risques.
Il arrive finalement en Suisse le 14 octobre 2021. « À Zurich, quand je suis arrivé au centre d’accueil, la première chose qu’on m’a dite, c’est : “You’re welcome here”. C’était bizarre pour moi qu’on me dise que j’avais le droit d’être là. Ça m’a bouleversé. »

Une vie nouvelle au rythme du sport et du thé
À Genève, Jawad découvre une société ouverte, où l’on peut participer, s’investir, créer. « J’ai commencé à préparer le thé au foyer deux fois par semaine. C’était un geste simple, mais une manière de dire aux autres “Vous êtes bienvenus”. Puis on a mis un filet dans la cour et on a lancé des matchs de volleyball entre voisins. » Ce sont d’abord quelques échanges, puis tout un rituel communautaire.
« Au début, je n’aimais pas le volleyball, ça faisait mal ! Mais j’ai vu que ça rassemblait. Maintenant, on joue tous les mardis et vendredis. Il y a des Afghans, des Ukrainiens… des personnes de toutes les nationalités et tous les âges. Même ceux qui ne jouent pas viennent pour discuter, se saluer, boire un thé. »
Ce n’était pas le sport en soit qui comptait. Mais c’étaient les liens que le sport a tissés.
“Aider, c’est dans mon coeur” : le bénévolat, une vocation naturelle
Au-delà du sport, Jawad multiplie les engagements bénévoles. Il participe à des tournois en tant que participant et bénévole, il aide à la Croix-Rouge en tant qu’interprète pour les personnes parlant farsi et il soutient les personnes âgées de son foyer en faisant des courses pour elles.
« Ce n’est pas beaucoup : une heure, deux heures par semaine. Mais j’adore aider. J’ai besoin d’aider, c’est dans mon cœur. »
Il a aussi travaillé ponctuellement avec l’Hospice général, nettoyé les salles du foyer, distribué des petits-déjeuners et soutenu les activités de quartier. « Grâce à toutes ces activités, je me suis fait des amis. Je ne suis plus seul. »

Genève, une ville d’accueil et d’intégration
Jawad vit aujourd’hui dans le quartier genevois de Saint-Jean où il espère créer une communauté comme il l’a fait au centre d’accueil pour personnes réfugiées. « Les voisins sont très gentils. Avec les gens du foyer, on se retrouve parfois pour discuter, faire un barbecue, aller au cinéma en plein air au bord du lac. Genève est une ville de sport et de culture. »
Le 1er août, ce n’est pas juste une fête. C’est un symbole avec une résonance particulière :
« L’année passée, je suis allé au parc La Grange. Il y avait des activités, de la danse, du sport : on a pu jouer au volleyball. Cette année, j’y retourne. C’est un jour spécial. On ne peut pas rester à la maison. On doit sortir, fêter ensemble. »
Un message pour les nouveaux arrivants réfugiés – et pour les Suisses
Jawad a un message pour les personnes réfugiées qui arrivent en Suisse, étant lui-même passé par là : « Attendez patiemment le permis. Apprenez la langue. Et surtout : sortez, rencontrez des gens, faites du sport, faites du bénévolat. C’est comme ça qu’on s’intègre. »
Et pour les Suisses ?
« Je veux leur dire : nous ne sommes pas ici en vacances. Nous sommes ici à cause de la guerre. Nous voulons reconstruire notre vie. Et la Suisse nous le permet. Merci pour votre accueil et pour votre gentillesse. »
Une intégration réussie : un filet, une tasse de thé et un très grand cœur
En trois ans à Genève, Jawad a démontré que l’intégration passe par des gestes simples mais sincères ; chaque thé partagé, chaque match lancé, chaque service rendu à un voisin en est la définition vivante.
L’intégration ne se mesure pas : elle se tisse, jour après jour, par des échanges et des attentions. Jawad l’a compris. Et offert aux autres.
Dans un pays qui célèbre l’unité dans la diversité chaque 1er août, son histoire nous rappelle que l’accueil se vit et se construit, au quotidien.