ven 03/12/2021 - 15:00

Il y a quelques semaines, l’artiste Yuval Avital nous avait parlé de l’impact que l’art est capable d’avoir sur notre compréhension des expériences des réfugiés et des personnes déplacées. Aujourd’hui, Switzerland for UNHCR a le plaisir d’annoncer son nouveau partenariat avec la Comédie de Genève, ouvrant ainsi une nouvelle page dans la sensibilisation des citoyens aux réalités de l’exil et aux parcours des réfugiés à travers la culture et l’art.

Plus qu’une nouvelle page, on peut même parler d’un livre : la réinterprétation de l’Odyssée d’Homère dans la pièce de Christiane Jatahy, Le présent qui déborde, met les réfugiés d’aujourd’hui au devant de la scène, dans ces lieux de transit, de passages provisoires qui, souvent, s’éternisent. Un regard intime sur ces Ulysses des temps modernes qui traversent les frontières pour trouver un refuge, qui créé un véritable pont historique entre les exilés d’hier et d’aujourd’hui. Cette pièce marque le début de notre partenariat avec cette célèbre institution genevoise, qui vient juste d’inaugurer son nouveau bâtiment, et nous avons profité de cette occasion pour poser quelques questions à Olivier Gurtner, Directeur de la communication dans l’équipe du théâtre.

Pourquoi ce partenariat entre la Comédie et Switzerland for UNHCR ?

Olivier Gurtner : Pour la Comédie de Genève, c’est très important que le théâtre en général, et la Comédie de Genève en particulier, soit en tête des questions que se pose la société, que ce soit un théâtre aux prises avec le réel, qui provoque le réel, et donc qui s’inspire aussi du réel pour ce qui se passe sur scène. Le but, c’est de vivre avec le spectateur et la spectatrice, de vivre en rythme, en respiration avec la société et donc aussi d’être porteur d’un message.

"Le présent qui déborde" de Christiane Jatahy sera à la Comédie de Genève du 8 au 12 décembre. © Christophe Raynaud
Le présent qui déborde propose une relecture de l'Odyssée d'Homère à travers le parcours de réfugiés. Faire référence au héros grec pour représenter les réfugiés permet-il de s'interroger sur la situation qu'ils endurent ?

OG : Oui, le présent qui déborde a sa source d’inspiration dans un texte vieux de presque 3000 ans, un texte fameux, fabuleux et ancien mais qui est une manière de mettre en lumière toute l’actualité. La mise en scène de Christiane Jatahy, qui est une fan de théâtre et de cinéma, met beaucoup ses pièces en lien avec l’actualité, la réalité. En suivant en l’occurrence le parcours de personnes forcées de fuir, cette pièce montre que ce sont des réalités qui ont toujours existé, existent malheureusement encore, et existerons probablement toujours.

Quel rôle peut jouer le théâtre, et la culture dans son ensemble, vis-à-vis des réfugiés et déplacement forcés ?

OG : La culture et le théâtre, c’est communiquer, transmettre, éveiller, provoquer. En l’occurrence c’est très important car malgré toutes les données, ou ce qu’on peut lire dans l’actualité, on a parfois de la peine à se mettre à la place des gens. La force du théâtre et des arts de la scène, c’est de créer un rapport avec ce qui se passe sur la scène et dans la salle, de vraiment vivre et communiquer quelque chose avec les spectatrices et spectateurs.

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Le présent qui déborde de Christiane Jatahy, à la Comédie de Genève du 8 au 12 décembre, affiche déjà complet. Vous pouvez néanmoins vous inscrire aux alertes e-mails de la Comédie de Genève, ainsi que tenter votre chance en vous inscrivant à la liste d’attente sur place, le soir même des représentations.

Plus d’information

A l’issue de la représentation du 12 décembre, Cristina Davies, directrice exécutive de Switzerland for UNHCR effectuera une brève intervention avant d’offrir la traditionnelle marmite de l’Escalade au public de la Comédie.

Photo de couverture: © Régis Golay.