La cuisine a ce pouvoir unique : faire voyager, rassembler, raconter une histoire. Pour celles et ceux qui ont été forcés de fuir leur pays, elle est bien plus qu’un simple repas : elle est une mémoire, une identité, un lien avec un chez-soi parfois perdu.
C’est cette idée qui se trouve au cœur du livre de recettes Saveurs d’espoir : Trésors culinaires des réfugiés du monde entier. 20 plats authentiques, partagés par des personnes réfugiées venant de Syrie, d’Iran, d’Afghanistan, de Sierra Leone, d’Ukraine et bien d’autres pays. Ces recettes transmettent plus qu’un goût : elles parlent d’amour, de résilience, de traditions. Il en résulte bien plus que de simples plats : ce livre est un moment de partage que vous pouvez maintenant faire perdurer avec vos proches.
« La cuisine est très importante pour moi : elle est le pilier qui me permet de vivre une vie digne. » — Raghda, réfugiée syrienne vivant en Jordanie
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Vous n’avez pas encore l’eau à la bouche ? Voici quelques exemples de ce que vous trouverez dans ce livre !

1. Ragoût d’agneau aux lentilles : un hommage à sa mère
Plat réconfortant du Soudan du Sud, ce ragoût mêle agneau, lentilles, ail et pourpier pour un goût profond, nourrissant, presque ancestral. Servi avec du pain ou du riz, pour Akec, c’est bien plus qu’un plat :
« L’odeur et le goût de ces ingrédients me rappellent ma mère et me relient à ma culture. J’aime cuisiner ce plat, cela me donne le sentiment de lui rendre hommage. »
Akec a grandi dans le camp de réfugiés de Kakuma au Kenya, qui a accueilli de nombreux réfugiés Sud-Soudanais. Aujourd’hui encore, plus de 2,2 millions de réfugiés du Soudan du Sud vivent dans des pays voisins. Au Soudan du Sud même, 1,9 million de personnes sont déplacées internes et 500'000 réfugiés soudanais y ont été accueillis depuis le début du conflit en 2023.

2. Riz wolof : le plat des grandes occasions
« J’ai appris à cuisiner dès mon plus jeune âge, j’assistais ma mère et mes tantes. Nous ne cuisinions pas avec des quantités précises, mais à l’intuition et au goût. »
Originaire de la Sierra Leone, Yarrie vous propose un riz wolof parfumé au gingembre, à l’ail, aux oignons, tomates et piments. Ce plat emblématique de l’Afrique de l’Ouest est réservé aux célébrations comme les fêtes, les mariages et parfois même les funérailles, mais peut illuminer n’importe quel dîner entre amis.
Yarrie a dû fuir la Sierra Leone, pays qui a connu un conflit sanglant entre 1991 et 2002, ayant forcé 2 millions de personnes à fuir leur foyer – soit presque la moitié de la population. Alors que la majorité a trouvé refuge dans d’autres parties du pays, près de 500’000 personnes ont dû fuir pour un autre pays afin d’être en sécurité. Dans ce livre de recettes, Yarrie témoigne comment elle a dû fuir avec sa famille pour la Guinée alors qu’elle n’avait que huit ans.

3. Sabzi polo ba mahi : les saveurs du nouvel an perse
Plat festif d’Iran, le sabzi polo ba mahi (riz pilaf aux herbes et poisson) est coloré, généreux et plein d’arômes. Pour Hamed, réfugié iranien devenu chef en Australie, chaque bouchée est une promesse de renouveau :
« Cuisiner m’a donné de l’énergie… Aujourd’hui encore, je ressens cette énergie lorsque je cuisine pour les autres. »
C’est en donnant des cours de cuisine que Hamed a réalisé à quel point la cuisine iranienne était méconnue hors de son pays et qu’il pouvait allier sa passion pour la cuisine à l’intérêt de la population hôte pour ses mets succulents. Aujourd’hui, le plat qui a le plus de succès dans son restaurant est le Kashk Bademjan, spécialité végétarienne à base d’aubergines dont il vous confie également la recette dans ce livre !

4. Shish barak, des raviolis symboles d’hospitalité
Pour Mouna, réfugiée syrienne, le shish barak est un plat chargé de symboles : raviolis à l’agneau servis dans une sauce au yogourt, il est souvent proposé aux invités comme un gage de respect et d’ouverture.
« Les plats blancs sont un symbole de pureté. Les servir, c’est comme ouvrir un nouveau chapitre avec nos hôtes. »
Arrivée avec sa famille en Jordanie pour fuir la guerre, les plats que Mouna a cuisinés dans leur petit appartement a permis à la famille de subvenir à leurs besoins et à payer le loyer. Aujourd’hui encore, 555'000 réfugiés syriens vivent en Jordanie. Plus de 13 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers depuis le début du conflit en 2011, menant à l’une des plus grandes crises de déplacés du siècle.

5. Basboussa, douceurs de Syrie
La basboussa, gâteau sucré à base de semoule, d’eau de rose et de fleur d’oranger, embaume toute la maison de ses parfums. C’est le souvenir d’enfance de Nayran :
« Même si on se trouve à l’autre bout de la maison, on peut sentir le parfum du sirop. Ce parfum me ravit le cœur. »
Un dessert parfait pour clore un repas chaleureux, Nayran le vend aujourd’hui dans son café « Flavours of Syria » à Melbourne, où le savoir sur les bienfaits des épices et leur préparation transmis par sa mère et sa grand-mère peut être partagé avec tous à travers ses plats.

6. Syrnyky et Deruny : souvenirs d’Ukraine
Les syrnyky, petits pancakes au fromage blanc, et les deruny, galettes de pommes de terre, sont les madeleines de Proust de Mariia qui réchauffent le cœur lors d’un brunch :
« Ces recettes rappellent à mes enfants leurs week-ends en famille en Ukraine. »
Ayant fui Boutcha pour emmener ses enfants en sécurité, Mariia est ensuite retournée dans la zone de guerre. Vétérinaire engagée, elle ne pouvait s’imaginer laisser sa ville sans aide. Depuis 2022, près de 12 millions de personnes ont été forcées de fuir le conflit en Ukraine.

7. Taboulé : un incontournable végétarien et frais
Originaire du Levant, ce plat aux herbes fraîches, boulghour, tomates et citron est une ode à la simplicité et au goût. Raghda, qui le cuisine en Jordanie, confie :
« Le taboulé est le plat préféré de mes clients, quelle que soit leur nationalité. »
Ce plat incontournable peut être préparé en très peu de temps et est l’allié parfait des feuilles de vignes farcies ou des fatayers aux épinards que vous retrouverez également dans ce livre.
Quand chaque recette devient une histoire à partager
Le livre de recettes faites par des personnes réfugiées que nous vous proposons n’est pas qu’un recueil de plats. C’est une invitation à la découverte, au dialogue et à la rencontre. En découvrant les personnes derrière ces plats et en cuisinant leurs recettes, vous perpétuez un héritage, vous créez un moment de partage, vous tissez du lien.
Et si vous aussi, vous écriviez un nouveau chapitre de ces histoires en les réalisant dans votre cuisine ?

Un projet de Australia for UNHCR, la fondation australienne pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, ce livre permet le partage d’un patrimoine culturel riche. Patrimoine qui représente parfois la seule chose que les personnes forcées de fuir peuvent emporter avec elles dans leur fuite.
Ces recettes proviennent originairement de Soudan du Sud, Sierra Leone, Iran, Syrie, Bosnie-Herzégovine, Ukraine, Afghanistan et Vietnam. Les touches personnelles de chacun des réfugiés qui a contribué à ce livre de recettes en fait des plats uniques.
Les personnes forcées de fuir se retrouvent souvent dans des situations de vulnérabilité extrême, où elles ont besoin d’aide de la communauté internationale et de personnes comme vous. Mais les personnes forcées de fuir sont avant tout des êtres humains qui portent en elles une richesse d’expériences et de connaissances et sont animées elles aussi par un fort désir de contribuer à la communauté dans laquelle elles se trouvent. Ce livre témoigne de la résilience des personnes forcées de fuir et des apports que les réfugiés ont toujours eu – culturellement et économiquement – sur les pays qui leur ont ouvert les bras.